Être juré d’un concours de nouvelles

Connaissez-vous le concours de nouvelles « 48 heures pour écrire » organisé par la maison d’édition numérique Édilivre ?

Il s’agit d’un concours particulier puisque les participants n’ont que 48h pour écrire leur texte sur un thème précis. Mais ce n’est pas la seule particularité de ce concours, puisque la possibilité est offerte à tous de devenir juré… Cela a été le cas pour moi l’année dernière et j’ai pensé vous faire un retour sur cette expérience enrichissante.

Tout d’abord, si je vous en parle, c’est que la 4e édition de ce concours démarre… demain ! Le 23 septembre à 16h précises, le thème du concours sera annoncé sur le site d’Édilivre et annoncera le top départ de ce week-end d’écriture. Les nouvelles ne devront pas dépasser 2 pages A4 et devront être envoyées par mail avant le dimanche 25 à 16h. Toutes les infos, les dates, les lots à gagner et autres consignes sont à retrouver directement sur le site d’Édilivre.

Faire partie du jury

Les deux éditions précédentes, j’ai participé à la notation des nouvelles du concours. Pourquoi ? D’abord, parce que je suis une grande curieuse et que j’avais vraiment envie de me glisser dans les « coulisses » d’un concours de nouvelles, ensuite parce que je suis très friande de nouvelles et autres textes courts. Et aussi parce que, ce qui est quand même super chouette, c’est qu’on peut soi-même participer au concours de nouvelles tout en étant juré – mais bien sûr, on n’évalue pas son propre texte ! Du coup, il y a deux ans, j’ai participé au concours tout en étant juré : le thème était « le courage » et cela a donné naissance au texte L’auberge des écrivains que vous pouvez lire gratuitement sur Wattpad. J’étais très (très) loin dans le classement (oui, on a accès au classement quand les finalistes sont dévoilés !) mais ce n’est pas très important, l’essentiel pour moi était d’avoir « pondu un truc » (d’autant plus que sur Wattpad, les commentaires sont plutôt positifs).  L’année dernière, le thème ne m’inspirait pas (d’ailleurs, je l’ai oublié), alors j’ai juste été juré.

En pratique

C’est très simple pour être juré de ce concours. Les années précédentes, il fallait juste envoyer un mail à l’adresse donnée en disant qu’on veut être juré. N’importe qui peut l’être, en dehors des salariés d’Édilivre. Cette année, pour simplifier la logistique des échanges, cela se fait visiblement via un formulaire en ligne et non plus par mail. Vous êtes remercié et ensuite, après le concours, on vous envoie une sélection de nouvelles participantes au concours, tout à fait anonymes (désignées par un numéro et leur titre), en format Word ou pdf. Il y a deux ans, j’en ai eu 34 à évaluer et l’année dernière, 17. Ensuite, on vous fournit un document Excel reprenant le numéro de chaque nouvelle et en face, vous devez y entrer une note sur 20 selon votre appréciation personnelle. Et vous avez environ 1 mois pour lire les nouvelles, les évaluer et renvoyer votre fichier de notation.

La notation

La première fois, j’ai été assez décontenancée. Je me suis dit : « Alors voilà, on n’a pas de barème, on doit donner une note, comme ça, au pif, complètement arbitraire ? ». Eh bien, oui ! Nos professeurs de français au collège et au lycée devaient être dans la même configuration lorsqu’ils devaient noter nos dissertations et textes « d’écriture d’invention »… Ayant soin d’être un minimum juste et objective, je me suis alors créé mon propre barème, divisé en 4 catégories notées chacune sur 5 points : l’originalité de l’histoire, la qualité du style, le respect de la langue (formulation, orthographe, syntaxe, grammaire et compagnie), le respect du thème du concours. Ça s’est avéré, pour moi en tout cas, carrément plus facile de noter ainsi qu’en donnant une note un peu au hasard, selon l’impression finale, un peu floue, d’ailleurs sans cesse remise en cause par les textes suivants (« Ah mais celui-là était moins bien que celui-là quand même… »).

Et après ?

Je pense que les nouvelles sont lues et évaluées par plusieurs jurés et que les notes sont ensuite croisées pour obtenir une moyenne. Les 3 nouvelles ayant obtenu les meilleures moyennes sont désignées comme finalistes et c’est un autre jury, professionnel cette fois (équipe d’Édilivre) qui note et détermine l’ordre des gagnants.

Ce que je retiens de cette expérience

J’ai bien aimé lire tous ces textes et porter sur eux un regard critique. Je me suis plu à essayer de deviner qui se cachait derrière chaque texte : un homme, une femme, quelque de jeune, d’âgé ? Cela m’a permis aussi de repérer les erreurs d’écrivains amateurs (passages pas clairs, clichés, dialogues qui sonnent faux…). D’ailleurs, ce qui m’a un peu agacée, c’est que comme les thèmes de ce concours sont assez généraux (le courage, l’amour, la mort, la guerre… Je caricature mais c’est un peu ça), les participants ont selon moi un peu manqué d’originalité ou d’imagination. J’ai eu beaucoup de textes à lire qui visaient à faire vibrer les cordes sensibles du lecteur (et j’ai horreur de ça) en racontant des histoires assez sordides ou gnangnan : soldats à la guerre, personne de la famille qui va mourir d’une maladie, jeunesse dépravée, amour qui tourne mal et j’en passe… Et comme le style n’est souvent pas formidable non plus, je me suis parfois un peu arraché les cheveux. Mais au contraire, il y a aussi lu de beaux textes, originaux, drôles, imaginatifs, qui m’ont redonné le sourire !

Cela m’a permis également « d’étudier » ce que les gens aiment écrire, les choix qu’ils font, ce qui leur passe par la tête (c’est un peu le côté sociologique de cette expérience, car après tout ce que les gens écrivent en dit aussi beaucoup sur notre société d’aujourd’hui, leurs rêves, leurs influences, leurs peurs…). C’est aussi une sorte d’étude de marché des apprentis écrivains, en somme, histoire d’évaluer la concurrence ! 🙂

Mais je crois que ce qui a été le plus dur pour moi, c’est l’annonce des résultats. Constater que parfois, aucun des textes lauréats n’a été lu par vous. Constater que votre chouchou que vous auriez débattu bec et ongles, malgré que vous lui ayez attribué la note de 20/20, n’a pas passé la barre des 50 premiers textes du classement. Et constater enfin que les textes finalistes ne vous plaisent pas plus que ça (on peut les lire en ligne) !

M’enfin, malgré tout ça, je suis tout de même contente d’avoir participé aux notations des nouvelles du concours pendant deux années, et même si je ne suis pas sûre de réitérer cette année, j’en garde un bon souvenir.

Et vous, vous avez envie de tenter l’expérience de participant ou de juré (ou les deux à la fois) ?

5 réflexions sur “Être juré d’un concours de nouvelles

    1. Je pense que c’est pour ça que les nouvelles sont notées par plusieurs personnes, sinon ce serait trop subjectif… Mais on ne sait pas, peut-être que les autres jurés se sont créé leur propre barème comme je l’ai fait 🙂

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